L'Histoire de l'Orchestre d'Aigle

Depuis le 20 décembre 1899

L'histoire de l'Orchestre d'Aigle, tissée au fil des décennies, est une épopée musicale riche en détails et en événements marquants. Fondé le 20 décembre 1899 par huit passionnés de musique aux professions variées, dont Charles Amaudruz, Maurice Berthex, Jules Borloz, Armand Cardinaux, Charles Kalbfuss, Magnus Kuhn, Emile Gissler, Emile Tauxe, et Auguste Dunand, cet ensemble a évolué pour devenir une institution culturelle ancrée dans la vie d'Aigle.

Les premières années sont marquées par une rotation de chefs d'orchestre tels que M. Wilke, Auguste Dunand, Jules Borloz, M. Sauteur, M. Chapuis, M. Schnell, et M. Bonzon, chacun contribuant à l'évolution musicale de la formation. Ces débuts ont jeté les bases d'une identité musicale en constante évolution. Les premières cotisations sont modestement fixées à 6 francs suisses. 

La Première Guerre mondiale a apporté des défis financiers et opérationnels, avec une réduction des cotisations à 4 francs suisses, des interruptions d'activité, et une suppression temporaire des répétitions en 1915. Les difficultés se sont poursuivies en 1918 avec les restrictions sanitaires pour la grippe espagnole, qui a entraîné une pause de huit mois et la perte d'un membre honorifique. La reprise en 1919 est marquée par un concert de célébration de la paix et les cotisations reprennent à 6 francs suisses.

La décennie des années 1920 a été caractérisée par des nouveautés. L’orchestre investit dans de nouveaux instruments, dont un piano et des pupitres en fer encore stockés à Huémoz. L'arrivée des dames en 1925 élargit les horizons, apportant une nouvelle dynamique au sein de l'ensemble.  Emile Fontannaz, devenu président en 1928, a marqué le début d'une période de stabilité qui a perduré pendant un demi-siècle. Hermann Hertel, le nouveau directeur en 1929, a introduit l'orchestre à la musique symphonique avec des solistes de renom. Les sorties annuelles, bien que parfois contrariées par des aléas climatiques, restent des moments privilégiés pour renforcer les liens entre les membres.

Les années 1930 ont vu l'orchestre relever des défis logistiques, l'achat de nouveaux instruments tels qu'un basson, un hautbois et un alto, et l'organisation du premier concert de Noël en 1935, devenu une tradition. Avant la sortie annuelle de 1936, l'orchestre a effectué un tour du Haut Lac avec un arrêt à Evian et Saint-Gingolph, puis un arrêt à Villeneuve pour un rituel impliquant plusieurs verres de gentiane.

La fièvre aphteuse a marqué l'année 1938 avec l'interruption des répétitions pendant un mois et demi. Puis, la Seconde Guerre mondiale a imposé des défis de mobilisation, de transport, et d'organisation. Des lettres ont été adressées au Chef de Gare et des trains spéciaux ont été organisés pour faciliter le déplacement des musiciens. Malgré ces obstacles, l'orchestre maintient ses activités, offrant des concerts aux soldats et adaptant ses répétitions aux contraintes de l'époque.

En 1949, l'orchestre a donné un concert à Martigny au profit du Préventorium de Martigny, soulignant son engagement social. Les années 1950 ont vu l'introduction de cotisations plus élevées, passant de 10 francs suisses en 1951 à 60 francs suisses en 1989. En 1952, Melle Tille est entrée dans l'orchestre en tant que violoniste, devenant plus tard un pilier des altistes.

Les années 1960 ont vu l'orchestre participer à la Fête de Chant à Montreux en 1960 et jouer à l'Exposition Nationale à Lausanne en juin 1964. Willy Hauer, directeur de longue date, est décédé en 1964, marquant la création du "Fond Hertel" en sa mémoire.

En 1968, Gian Sandri rejoint l’orchestre d’Aigle et y joue encore à ce jour. L'année 1974 a été marquée par la commémoration des 75 ans de l'orchestre. Aimé Nicaty rejoint l'orchestre en 1974, initialement à la trompette avant de passer à la contrebasse. Les représentants de l'Union des Sociétés Locales Aigle, tels que M. Nerdenet, ont laissé un héritage significatif à l'orchestre. De nouveaux lutrins ont été offerts à l'orchestre en 1977 par M. et Mme Vesin de Bex, utilisés jusqu'en 2023.

Les années 80 sont marquées par des changements de direction. En 1981, Emile Fontannaz démissionne de l'orchestre en tant que membre actif, mettant fin à une association de près de 60 ans. Des chefs temporaires reprennent la direction, notamment Pierre-Alain Reichenbach et Pierre Joost. En 1983, la fille de Gian Sandri rejoint l’orchestre : Rebecca Miller, membre actuel de l'orchestre. Albin Favez reprend la direction bénévolement en 1984 et introduit également un prix pour les élèves de l'Ecole de musique d'Aigle. Les concerts de l'orchestre ont été enregistrés par Radio Chablais en 1988, ouvrant de nouvelles possibilités pour la diffusion de leur musiqu.  La cotisation annuelle a augmenté progressivement, atteignant 60 francs suisses en 1989.

L'année 1989 a été particulièrement significative, avec un texte dans la brochure du concert du 90e anniversaire résumant l'impact culturel de l'Orchestre d'Aigle depuis sa création. Les activités régulières de l'orchestre, notamment le concert annuel, le concert de Noël, et les engagements variés, ont été soulignés.

En 1998, Albin Favez quitte l'orchestre en décembre, suivi de démissions massives qui mettent en péril sa continuité. Il ne reste que 4 membres : Gian Sandri et sa fille, Rebecca Miller, Jean Brunner et Thomas….. . Théo Gafner est engagé comme nouveau chef en automne 1998. L'orchestre fait face à des défis de recrutement, engageant des renforts coûteux pour ses concerts. La perspective du centenaire en 1999 a motivé les membres restants pour maintenir l'orchestre jusqu'à épuisement des fonds. 

Au début des années 2000, Alba Cirafici, violoniste professionnelle, reprend la direction de l'orchestre et lui redonne vie. L’orchestre mourant est sauvé et perdure grâce à l’énergie inépuisable de sa nouvelle cheffe. De nouveaux membres rejoignent et la cotisation a été augmentée à 100 francs suisses (50 pour étudiants et apprentis). 

La longue et riche histoire de l'Orchestre d'Aigle témoigne de sa résilience, de son engagement envers la musique, et de son rôle crucial dans la vie culturelle d'Aigle. 

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De l’an 2000 à ce jour

Dès la première répétition, Alba Cirafici instaure trois nouvelles règles inspirées des traditions italiennes à l’époque baroque.

• C’est elle qui dirigerait l’orchestre en tant que cheffe de pupitre des premiers violons, donc plus de chef devant l’orchestre avec une baguette de direction

• En concert les musiciens seraient debout en demi-cercle, de même qu’aux répétitions

• L’orchestre n’aurait jamais de renforts professionnels

Ces trois mesures avaient pour but d’homogénéiser l’ensemble, de forcer les musiciens à s’écouter les uns les autres et à donner le meilleur d’eux-mêmes. Les musiciens le plus rôdés entraînent ainsi dans leur enthousiasme ceux pour qui la musique d’ensemble est une découverte. En effet, l’orchestre accueille souvent de très jeunes musiciens ou des adultes qui, une fois que les enfants ont quitté le nid, peuvent de nouveau se consacrer à la passion de leur jeunesse après une pause « famille ». Traditionnellement, l’orchestre présente deux concerts au printemps et deux en automne.

Intéressant est aussi de constater que, lentement, l’orchestre s’est féminisé. Alors qu’au début il n’est formé que de messieurs, les dames sont lentement intégrées dans ce monde autrefois si masculin !

C’est Alba Cirafici aussi qui, depuis vingt ans, a fait sortir l’Orchestre d’Aigle des sentiers battus, en proposant des programmes à thème, par exemple de la musique de films, des danses populaires autour du monde ou de la musique brésilienne. L’orchestre accompagne aussi régulièrement des chœurs dans de grandes œuvres de Schubert, de Mozart, de Vierne ou de Diabelli.

 

Les concerts et participations à des événements marquants

2001 Participation aux 20 Heures de musique de Romont. 2002 Création d’une messe du jeune compositeur Gérard Massini, avec le Chœur des gymnases lausannois à la cathédrale de Lausanne. 2005 Concert de soutien au château de Villars-Riencourt, près d’Aubonne, avec l’Atelier Vocal Komitas en faveur des jeunes d’Arménie. 2009 Les 110 ans de l’orchestre à l’Hôtel Helvétie à Montreux. 2011 Animation 1er août en plein-air à Notre-Dame des Marches à Broc, Les Quatre Saisons de Vivaldi. 2013 du 6 au 16 mars participation à La Revue humoristique du Chablais, La Fin du Monde. 2015 Concert au Temple d’Ollon dans le cadre de l’annuel Automne musical d’Ollon, avec un programme Florilège du Chablais. Soliste la flûtiste Irène Gaudibert. 21 novembre participation au Kiosque à Musique de la RTS, Halles des Glariers à Aigle. 2017 Concerts avec le Chœur Mixte L’Helvétienne à l’Aiglon, musiques modernes ; concert au Cantorama dans l’Ancienne Eglise de Bellegarde, recette en faveur de la restauration de l’orgue. 2019 30 juin, participation au Montreux Jazz Festival avec le programme Hommage à Ella Fitzgerald.